Plusieurs compréhensions du don sont possibles ; il importe de les distinguer, pour comprendre quel type de don entre en jeu dans la relation de bénévolat. La vision archaïque du don insiste sur son caractère de création et de maintien du lien social, mais se fonde pour établir ce lien sur l’obligation que génère le don. En effet celui qui le reçoit se trouve alors contraint de rendre ce don s’il veut rester dans l’espace social. Le don est alors essentiellement pensé comme un échange. La vision chrétienne du don cherche à s’affranchir de cette obligation de la réciprocité et s’éloigne ainsi de la notion marchande de contrat, en proposant un don sans attente de retour. Mais, dans le bénévolat, une certaine forme de contre-don subsiste, importante pour l’équilibre de celui qui donne, à savoir la reconnaissance qu’il reçoit en retour et la satisfaction même d’effectuer ce don.

The many ways of comprehending the gift and the act of giving must be clearly distinguished to understand what type of gift is involved in the benevolent relationship. According to an ancient comprehension, the gift creates a social link which generates an obligation. To lift the obligation and reestablish his/her social independence, the recipient is obliged to return the gift. There is an essential notion of exchange. The Christian viewpoint is more asymmetric, trying to free the gift from this obligatory reciprocity; an asymmetric gift with no counterpart largely alleviates the notion of mercantile exchange. In the benevolent relationship, a certain degree of exchange persists, implying the essential notion of a balancing counter-gift important for the equilibrium of the benevolent giver. This counter-gift could be called recognition or the satisfaction of giving.